Chez EASI, l’actionnariat rend les employés plus heureux: ‘Nous poursuivons tous le même but’
Il devient de plus en plus difficile de trouver le bon talent pour le bon emploi. En tant qu’employeur, il faut donc oser penser hors du cadre. Dans notre série ‘La différence fait la force’, nous nous entretenons avec des entrepreneurs belges qui s’y prennent différemment. Aujourd’hui, nous discutons avec Thomas Van Eeckhout, CEO d’EASI.
En tant qu’employé, c’est plutôt sympa de pouvoir contribuer à l’entreprise pour laquelle on travaille, mais que se passe-t-il si on en devient carrément actionnaire ? Le fournisseur belge de services informatiques EASI a le vent en poupe, ce qui lui permet de motiver ses employés et d’obtenir un engagement de leur part. Un procédé qui n’est pas tombé du ciel.
Thomas : « EASI est en activité depuis 1999 et a été fondé par Salvatore Curaba et Christian Castelain. Quand les partenaires de l’époque se sont séparés en 2010, Salvatore a décidé de créer la continuité au sein de l’entreprise. Sur la base de bons accords et de bon sens, un certain nombre de personnes ont alors accédé au capital. Aujourd’hui, c’est un modèle avec des règles clairement établies. »
« Sur la base de bons accords et de bon sens, un certain nombre d’employés ont accédé au capital à l’époque. Aujourd’hui, c’est un modèle avec des règles clairement établies. »
Le bon état d’esprit
Ces actions ne sont pas un cadeau, mais un choix conscient. « Les personnes qui investissent ont généralement plus de 25 ans, et elles doivent investir minimum 25.000 euros. En même temps, c’est aussi toute la beauté de la chose », poursuit Thomas. « L’état d’esprit entrepreneurial est hyper important. Les candidats qui viennent nous voir pour un job nous confient parfois qu’ils rêvent de créer eux aussi quelque chose plus tard. À un moment donné, ils constatent qu’EASI offre énormément d’opportunités et ils investissent ici. Ainsi, nous parvenons à attirer les bonnes personnes et à les garder avec nous durablement. »
Mais ne vous y trompez pas : la loyauté du personnel d’EASI n’est pas à vendre. Tout le monde n’a pas envie de rester à bord coûte que coûte. « Les actionnaires partent parfois. Il ne serait pas sain de trop attacher les gens à l’entreprise, il ne s’agit pas d’une cage dorée. Le plus important est de bien gérer ce genre de choses, afin que l’entreprise puisse continuer à grandir en bonne santé. »
« De la réceptionniste aux consultants : tout le monde a la possibilité d’acheter des actions. »
Une véritable culture d’entreprise
La culture d’entreprise d’EASI est pour le moins remarquable. « De la réceptionniste aux consultants : tout le monde a la possibilité d’acheter des actions. Il y a toutefois un certain nombre de conditions. Nous avons également un compteur de valeur que nous cotons annuellement, et un score minimum est requis. Nos actionnaires sont nos ambassadeurs les plus importants, ce sont eux qui représentent nos intérêts, qui personnifient notre histoire et qui convainquent les clients. Ça se remarque de tous points de vue : ces employés viennent au travail avec un état d’esprit différent. »
Investir implique aussi avoir confiance. « Nous avons un procédé précis pour informer au mieux nos candidats. Tout d’abord, l’entreprise vérifie si le candidat convient, puis nous planifions une séance d’information où nous examinons en détail tous les aspects de l’actionnariat. Quasiment toutes les personnes qui passent par cette session nous rejoignent dans cette démarche. »
« Nous visons à être le plus nombreux possible. Nous ne pratiquons pas d’augmentation de capital, ce sont toujours les employés qui vendent leurs actions. Pour ne donner qu’un exemple : dans notre entreprise, passé un certain âge, on lève le pied. Une fois que j’aurai la cinquantaine, je vendrai une partie de mes actions. De cette manière, le modèle peut se maintenir de façon pérenne, et il y aura toujours des actions à vendre. »
« Si on veut être heureux au travail, à mes yeux, il faut être véritablement impliqué dans l’entreprise. »
Droit de parole
Le CEO et les employés d’EASI partagent l’idée que la participation des employés signifie un bond en avant pour tous. Non seulement les collaborateurs profitent ainsi de la croissance, ils ont également leur mot à dire et sont impliqués dans les décisions : « À mon avis, si on veut être heureux au travail, il faut se sentir vraiment impliqué dans l’entreprise. En étant actionnaire, on a son mot à dire sur la stratégie et l’organisation. En partageant le même but et en étant tous investis de la même manière, nous contribuons constamment à l’amélioration de l’entreprise. Bref : nous construisons une vision commune. Cette responsabilité nous stimule, moi et mes collègues, à donner le meilleur de nous-mêmes tous les jours. Et la reconnaissance qu’on en retire est fantastique. Cela me donne également envie de montrer l’exemple. Je me considère comme un ambassadeur de l’entreprise pour laquelle je travaille. » C’est Dorian Féaux, Expert Software Engineer et partenaire chez EASI qui le dit.
Est-ce qu’il se verrait aux commandes à l’avenir ? « Aujourd’hui, chez EASI, nous sommes une centaine d’actionnaires qui partagent tous la même vision. Je peux donc affirmer en toute sérénité que mes propres besoins et ceux de l’entreprise vont toujours dans la même direction. Je ne ressens pas le besoin de ‘reprendre la boîte’ pour le moment. Nous en sommes tous ‘propriétaires’ et je préfère que cela reste ainsi. »
« En poursuivant ensemble le même objectif et en étant tous investis de la même manière, nous contribuons constamment à l’amélioration de l’entreprise. »
Conseils
- Faites en sorte que vos collaborateurs puissent bénéficier de la croissance et soient impliqués dans les décisions. De cette façon, les garderez avec vous durablement. »
- Faites de vos employés vos principaux ambassadeurs, qui transmettent votre histoire aux clients. Ils viendront au travail dans un tout autre état d’esprit.
- Créez une culture d’entreprise où règne la confiance, en élaborant un modèle où les règles sont clairement établies.