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Hommes et femmes aux commandes de l’entreprise

Dans notre série ‘La différence fait la force’, avec des duos d’entrepreneurs belges, nous observons comment la diversité contribue à tirer le meilleur de votre entreprise. Parce que les grandes différences rapprochent les gens. Aujourd’hui, place au ‘power couple’ Steve (39 ans) et Jona (36 ans), de la société Aanpassingen Goossens. Depuis 20 ans, l’entreprise adapte des voitures, principalement pour les personnes handicapées. En tant que homme et femme, envisage-t-on différemment le fonctionnement de l’entreprise ? Parlons-en !

Il y a vingt ans, Steve a commencé à transformer des voitures dans le hangar de son père, en activité complémentaire. Deux semaines plus tard, il en faisait son métier à plein temps. Depuis six ans, il forme une équipe inséparable avec Jona. Se donner à fond aussi bien au travail qu’en-dehors n’est pas toujours évident, mais Steve, Jona et leur fine équipe tirent le meilleur parti de leur entreprise en misant sur les forces de chacun.

Faire décider les hommes et les femmes ensemble est bénéfique à l’entreprise. Ils se complètent de la bonne manière. 

Steve : « Je me charge principalement de l’aspect technique de l’entreprise. Difficile de faire autrement, car j’ai vingt années d’expérience. Ce serait bizarre si les décisions en la matière ne m’incombaient pas. Mais pour le reste, j’en parle toujours avec Jona. »

Jona : « Nous avons chacun notre approche de certains sujets et, bien sûr, notre propre domaine d’expertise dans l’entreprise. Cela va sans dire. Récemment, lors d’un salon spécialisé, j’ai tout géré seule et j’ai juste consulté Steve pour entendre ses réactions. »

Les hommes et les femmes ont une définition différente du succès. Et tant mieux, car c’est ainsi que l’on peut préserver l’équilibre dans la société.

Steve : « Nous vivons l’entrepreneuriat différemment. Pour ma part, j’ai plus de mal à lâcher prise sur la croissance de notre société. C’est évident. Je pense que Jona a moins de mal que moi. Le soir, je gamberge à propos de l’avenir. C’est ma personnalité qui est comme ça. J’ai une nature très entreprenante. »

Jona : « Tu as beaucoup de grandes idées, et je les aborde avec plus de réserve. C’est très bien de rêver, mais dans la pratique, il faut que ce soit réalisable. Parfois je mets un frein, pour préserver l’équilibre. Grâce à ces différences, nous nous complétons très bien. »

« Parfois je mets un frein, pour préserver l’équilibre. Grâce à ces différences, nous nous complétons très bien. »

Les frontières entre les métiers masculins et féminins s’estompent de plus en plus, mais il reste encore beaucoup de chemin à faire.

Steve : « En ce qui me concerne, c’est un sujet qui est beaucoup moins d’actualité aujourd’hui qu’il y a quelques années. Je ne me vois pas travailler dans la mode pour autant, mais lorsque nous avons besoin d’un certain profil dans ce secteur, qu’il s’agisse d’un job dur ou plus soft, une bonne candidate féminine a toutes ses chances. »

Jona : « Notre entreprise opère certes dans un univers stéréotypé masculin, nous avons aussi beaucoup de contacts avec des personnes handicapées. Ce qui nous rapproche du secteur social, en fait. Dans le feedback des clients, j’entends souvent que Steve sait bien s’y prendre avec eux. Il est doux dans sa communication et donne aux gens le sentiment d’être entendus. »

En entreprise, la plupart des femmes n’avancent que quand elles sont sûres de leur coup, tandis que les hommes sont plus enclins à suivre leur instinct. La combinaison des deux est cruciale pour prendre les bonnes décisions.

Jona : « Je suis assez d’accord. Quand nous avons un grand investissement à faire, j’adopte une approche plus réfléchie. »

Steve : « Quand nous devons acquérir des véhicules de stock, je n’hésite jamais longtemps. Jona sera beaucoup plus réservée et raisonnée. Je peux décider très vite d’un achat, parce que mon instinct me dit que ça va marcher. Disons que je pense que ça tient à mon expérience. »

Les femmes sont plus souvent freinées dans leur carrière car elles ont la responsabilité du soin. Une entreprise doit pouvoir y répondre. 

Steve : « Femme ou pas : ça ne change rien. Nous choisissons toujours le meilleur candidat. Je ne me préoccupe pas de savoir si cette personne veut des enfants ou pas. Chacun doit pouvoir mener sa vie comme il ou elle l’entend. Cette qualité de vie amène une bonne ambiance dans l’entreprise. »

« Femme ou pas : ça ne change rien. Nous choisissons toujours le meilleur candidat. »

Jona : « Il est vrai que j’ai rejoint l’entreprise avec l’idée que ce serait plus facile pour m’occuper des enfants. Cet équilibre est indispensable. Mais il ne s’agit évidemment pas que des grossesses : les hommes comme les femmes ayant des enfants ont tout à gagner d’un environnement de travail flexible. Nous sommes souples avec nos employés qui doivent aller chercher leurs enfants à l’école, par exemple. Ils peuvent commencer plus tôt. Et cela les rend justement plus productifs. »

« Les hommes comme les femmes ayant des enfants ont tout à gagner d’un environnement de travail flexible. »